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Un monde meilleur, en vrai, pas en rêve
Je suis sensible à toute chose, tout être, et attentive à chacun des effets de mon environnement extérieur sur mon environnement intérieur. Le plus souvent, je me souviens de mes rêves, assez pour avoir pu constater leur source d'inspiration…
Les rêves
Il y a les rêves d'"expression" où les angoisses inconscientes, les frustrations, le stress, mais aussi toutes sortes d'émotions vécues au jour, ressortent sous forme de mauvais rêve ou de cauchemar. Ce n'est qu‘une extériorisation de ce qui a besoin d’être exprimé. On les connaît tous car notre émoi au réveil nous marque.
Il y a les rêves que j’appellerais de “laboratoire” ;
lorsque j'ai écrit sur l'ordinateur plus de 5h dans la journée ; je rêve de touches, de lettres, de mots méli-mélo, ces images lancinantes tournent se font et se refont comme une obsession, au point que je me demande lorsque je suis en léger réveil, comment je supporte cette répétition.
Si j'ai dessiné sur écran, c'est toujours cet écran qui réapparaît, et je trace, et retrace ces lignes avec l'impression de le faire pendant de longues heures. Je me souviens d'un rêve où il y aurait eu une sorte d'accomplissement intelligent : une combinaison de lignes à laquelle je n'avais pas eu accès dans la journée, mais en me réveillant légèrement (c'est dans cet été second qu'on peut avoir encore accès au rêve tout en étant capable de l'analyser), je me suis aperçue que ce n'était pas une intelligence intelligible ou alors pas intelligent du tout.
Plus jeune, je revoyais mes cours, des mots, mes leçons s'entremêler, ceci à condition d'avoir beaucoup révisé dans ma journée. C'est comme si j'avais la chance d'assister en direct au travail d'intégration de mon cerveau.
Maintenant je voudrais vous parler de quelque chose qui me paraît très important ; cela fait quelques temps que j'analyse ce type de rêve que j''appellerais les “influencés”.
Les rêves sont comme des films qui sont eux-mêmes influencés par les films que l'on voit à la TV, au cinéma (et bien entendu le film de notre vie). C'est directement l'atmosphère du film qui se retrouve dans mes rêves. Pas l'histoire, mais l'ambiance ressentie qui contient nos perceptions propres. Même si certains personnages peuvent s'y retrouver, leur présence est d'abord là pour planter le décor d'un ressenti global. Et c'est là que je constate l'effet d'une scène sur moi, l'effet d'un film sur ma vie… Hier je regardais "L'incroyable Mrs Rogers" avec un sentiment de calme, de silences, de sérénité face à la mort, à la vie qui suit son cours. J'étais épatée de voir ces rares films qui parlent de la vie en essayant de nous apporter quelque chose sur le plan émotionnel et intellectuel, sans prétention, juste grâce à une sincérité touchante. Et mes rêves, comme par hasard cette nuit, furent.. constructifs! Réellement constructifs ; pas tant dans leur histoire que dans le constat qu'ils l'étaient. Influencés par l'effet constructif de ce film, mes rêves m'ont construit quelque chose de bénéfique pour mon avenir, et c'est un sentiment d'un moi amélioré à mon réveil qui me l'a indiqué.
Changer le passé!
Je fais une aparté en vous disant que lorsqu'on s'ouvre à nos rêves (pour cela il suffit de le demander/de penser “je veux me souvenir de mes rêves”), ils s'ouvrent à nous. C'est une lecture parallèle de notre vie, une sorte une vie nocturne dont on peut bénéficier en conscience le jour.
A l'issue d'un grand changement de vie ou d'une grande prise de conscience, j'ai pu constater le nombre de rêves dans lesquels finalement je revisitais mon passé à l’aune de mes nouvelles acquisitions! Un peu comme Monsieur Scrooge qui est amené à se regarder mal agir vu d'en haut, et qui comprend comment il aurait pu faire autrement. Tout le monde n'a pas cette seconde chance! Bien que savoir reprendre le bon chemin avant qu'il ne soit trop tard est un bon conseil, ce qui est intéressant ici, c'est le zoom sur nos manques, nos peurs inutiles, puis le zoom arrière qui permet de prendre du recul. Même si c'est en rêve, quel bonheur de revisiter ses anciennes limitations de manière illimitée ; quelle satisfaction profonde de me revivre à l'aise face à ma classe de CM2, faisant un exposé, chose que j'ai tant redouté dans ma vie avant de savoir m'affirmer!
Les rêves toxiques ou d'inspiration toxique?
Témoin de l'effet bénéfique des images, des sons entendus dans ma journée, je suis par conséquent la triste témoin de l'effet toxique de ces derniers sur notre santé mentale. J'ai pu voir la différence de la nature de mes rêves lorsque j'ai vu des séries ou films à fort impact émotionnel, dont les histoires et les personnages sont sombres, dont les scènes violentes ou d'action sont entrecoupées d'un multitude de plans, autrement dit ce qui nous est proposé de voir depuis pas mal d'années déjà. Eh bien mes rêves étaient teintés d'un ambiance sombre voire lugubre identique à la perception ressentie au visionnage du film, ils étaient remplis d'un multitude de personnages ou d'évènements plus ou moins anecdotiques mais qui me généraient tous du stress. Parfois un de mes rêves “influencés” ainsi, se révèle intéressant à analyser et m'apporte une clé de compréhension. Mais ce point positif, à quel prix?! Au prix de soirées stressantes, de mauvais moments sur mon canapé, de nuits loin d'être reposantes, des lendemains toujours teintés par ces pensées et émotions qui se sont immiscées dans mon cerveau. Si nous avons passé une journée stressante au travail, une relation tendue avec notre famille, comment espérer avec de belles pensées, de la joie en faisant entrer ces images durant des heures dans notre inconscient (la mémoire enregistre tout)? Certains penseront que leur quotidien est moins pire et se remonteront le moral ainsi!
C'est vrai, je suis navrée de voir ce qui est diffusé dans nos salons, cuisines et parfois chambres, ceci chaque jour! Meurtres à toutes les chaînes et à toute heure de la journée, actualités en continu, publicités récurrentes, émissions de critiques et de jugement, dois-je continuer la liste?
Nous subissons cela sans que personne n'en parle ou ne puisse en parler sous peine d'être un combat perdu d'avance.
Je rappelle que tout ce qui n'est pas contesté rentre sans détour dans l'esprit de nos enfants comme une valeur, une chose acquise et normale. Ce qui nous paraît évident ne l'est pas forcément pour un enfant qui grandit avec d'autres repères que les nôtres, c'est pourquoi il faut au moins “dire” ce que vous pensez comme ; mauvais, dangereux, grave, inhumain, etc. Même si vous savez très bien que vos enfants verront, entendront, vivront des choses potentiellement perturbantes à l'extérieur de votre foyer, il ne faut pas baisser les bras, car contester un fait, une parole, signale à l'enfant une limite au delà de laquelle vous n'approuvez plus. Et c'est votre rôle de lui apporter une protection ainsi que des valeurs ; un cadre, duquel une fois plus grand, il pourra sortir librement afin de s'accomplir.
Je ne sais même pas si l'on mesure encore l'impact psychologique que ces programmes génèrent. Ils s'invitent dans notre salon, à table en lieu de nos conversations, et nous voudrions croire qu'ils n'ont aucun impact sur notre façon de penser, d'agir, ni sur nos émotions?
Le meurtre, le viol, l'abus, la violence sont les pires aspects de l'humain, mais bien heureusement, contrairement à leur omniprésence sur nos écrans, ils sont minoritaires, car l'humain est bon. Ces actes sont le résultats de déséquilibres liés à de la souffrance, beaucoup de souffrance. La police, la justice, sont faites pour encadrer ces dérives et nous en protéger. Pour les prévenir, c'est plutôt le travail de la psychologie! Bref, pourquoi regarder ces dérives humaines à la télévision, que ce soit dans les émissions d'histoires vraies ou en fiction? Hé bien car cela existe et on peut essayer de le ressentir, de voir cette horreur tantôt du point de la victime, tantôt du point de vue du “méchant”, cela peut être instructif, et grâce à la magie de l'image ; une forme d'expérience supplémentaire. En effet, la télé agit sur notre cerveau comme une scène de la vie réelle. Si nous avons vécu dans d'autres vies de telles choses, alors les voir nous reconnecte avec une partie de nous-mêmes. Mais au delà de ça? Étant donné que ces choses sont horribles et minoritaires dans le monde? Pourquoi les vivre, et les revivre, et les revivre chaque soir avant de s'endormir? Est-ce vraiment cela dont vous avez besoin pour vous sentir bien, de vivre une soirée stressante, avec une musique anxiogène, du sang qui coule, des cris, policiers qui dépeignent le monde selon leur angle. Avez-vous remarqué que l'horreur s'est immiscée dans nos écrans progressivement? Voyez un film grand public des années 80 ou 90 ; les meurtres étaient filmés de loin, on comprenait la même chose au niveau de l'histoire qu'aujourd'hui mais aujourd’hui, ce sont des gros plans qui surviennent sans prévenir que l'on prend en pleine face, blessures en gros plan, viscères qui débordent, regardons ce qu'on regarde au quotidien!
Avez-vous essayé, vous qui êtes stressé-e
Les médias ont gagné, ils font de nous ce qu'ils veulent ; nous sommes stressés, peu confiants en l'avenir, et de parfaits petits consommateurs de nouvelles technologies, de canapés, de médicaments, de vacances et de super télévisions!
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