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Etes-vous un sauveur / une sauveuse?

2024-12-03 18:10

Lia Delande

Bien se comprendre, Elément de réflexion, Thérapies brèves Dinan, le syndrôme du sauveur, dinan 22100, rendre service à tout le monde,, savoir dire non, comprendre la vie,

Etes-vous un sauveur / une sauveuse?

Mais qui sont les sauveurs?!

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Lorsque vous voyez un proche en difficulté, vous sentez-vous personnellement concerné(e)? Une volonté s’anime t-elle en vous pour permettre à l’autre de retrouver justice et paix? Vous avez très certainement le syndrome du sauveur! Non, mais ça va, hein, ça se soigne bien!
 
 
Aider les autres, c’est bien pourtant?

 

Le bien /le mal, j’ai envie de dire que ce n’est pas la question du bien-être. De toute façon lorsque l’on travaille sur soi et que l’on se sent bien, on rayonne, on donne un exemple positif. En paix, on ne cherche jamais à nuire à autrui. Connecté au cœur, on sent mieux les autres et trouvons le mot et le geste parfait pour l’autre dans la situation. Se sentir bien bénéficie à tout notre entourage! Aller bien n’est pas égoïste mais contagieusement généreux. Les personnes qui agissent mal sont toujours en souffrance.

Dans de nombreuses cultures, aider les autres est une valeur reconnue et valorisée (et c’est tant mieux puisque nous sommes des êtres sociaux), ce qui fait que lorsque l’on est du côté de l’aidant, on se trouve automatiquement reconnu par toute la société. Le problème derrière ça, c’est que si l’on aide en excès, encouragé par cette reconnaissance, chose qu'on aime rechercher, on continue d’agir sans voir ce que notre comportement cache un mal-être. Le fait que ce soit reconnu comme bien ne doit pas pour autant servir à justifier notre syndrome du sauveur. Pourquoi? Car le sauveur croit faire le bien mais se fait du tort et peut nuire à autrui.

 

 

 

Que fait vraiment le sauveur?

 

Il/elle a besoin d’aider l’autre, donc va vers des personnes qui se sentent victimes ou qu’il/elle croit faibles. Ces personnes sont bien sûr elles-mêmes attirées par quelqu’un qui pourra les sauver et reconnaître leurs malheurs. Une offre qui répond à la demande, vous me direz, tout va bien dans le meilleur des mondes, oui mais… pas forcément une équipe gagnante!

A la longue, l’aidant va se lasser d’aider car ses motivations profondes vont émerger… Il ne le sait pas, mais le « sauveur » voit là où il peut aider car il tente de s’aider lui-même.

 

 

 

1. L’assurance d’amour
 

En s’investissant dans des causes pour lesquelles il est indispensable, il s’assure de ne pas être rejeté. C’est une garantie d’être aimé en retour. Le hic, c’est que dans ce rapport, il reçoit plus souvent de l’affection-attachement, que de l’amour désintéressé (avec un grand A). Être aimé pour qui l’on est n’est-il pas plus nourrissant que d’être aimé pour ce que l’on donne? En aidant, il instaure aussi un climat de générosité qui limite la possibilité de conflits.

 

2. La justice

 

En réparant une injustice chez quelqu’un, c’est indirectement son sentiment d’injustice qu’il panse un peu. Il peut par exemple, aider matériellement une personne qui serait injustement en manque d’argent ou encore aimer un être mal aimé qui mérite selon lui de recevoir de l’amour. La justice sera rendue grâce à lui et son sentiment d’injustice sera apaisé un temps.

 

3. La reconnaissance

 

Il peut ressentir une culpabilité de vivre pour diverses raisons (possiblement le syndrome du gisant , manque de reconnaissance enfant, parents culpabilisateurs, etc.) donc faire des actions reconnues comme bonnes vont valoriser sa vie. Elles peuvent même être sa seule raison d’être. Ses bonnes actions vont lui permettre de se sentir moins coupable ou du moins se sentir utile et donner un sens à sa vie.

 

4. La toute puissance

 

Il y a dans l’inconscient du sauveur, l’idée qu’il a le pouvoir de venir en aide et que l’on a besoin de lui. C’est une position supérieure vis à vis de la personne qu’il aide car il ne lui reconnait pas le pouvoir de s’aider toute seule. On sait qu’une personne aidée en totalité, n’obtient pas la libération escomptée car elle n’a pas pu expérimenter son pouvoir d’auto-guérison/dépassement/évolution. Pour ce faire, la personne a besoin de soutien et de confiance, or ici, on ne lui fait pas confiance. Bien que satisfaite, elle peut éventuellement se sentir plus faible, dépendante voire infantilisée. Tout au moins, après l’aide reçue, elle n’a pas avancé sur elle-même. A ce stade, on voit que le sauveur peut nuire à l’autre sans pour autant s’être aidé lui-même.

 

5. La fuite

 

Pour finir, en donnant de sa personne à 200% aux autres, il ne s’occupe pas de lui ; il se fuit et ne travaillant pas sur lui-même, s’étant convaincu que d’autres ont davantage besoin d’aide que lui. Ce n’est pas un détail quand on sait que s’occuper de soi peut être douloureux, et qu’il est donc plus confortable de s’occuper des autres. Pourtant, en mettant le nez dans les problèmes des autres, il a une occasion en or de voir le reflet des siens. Voir ce qui se joue profondément en arrière plan est la voie de sortie.

 

 

 

Aider comment, alors?

 

 

Aider, c’est comprendre et soutenir, donner des pistes, des contacts que la personne n’aurait peut-être pas trouvé seule ; ce n’est pas la priver de son propre pouvoir d’aller mieux (en le lui prenant). En fait, l’aidé étant « assisté », il ne va jamais avoir l’occasion de reconnecter avec sa ressource naturelle d’auto-guérison/ dépassement/ évolution. N’ayant pas l’outil principal pour appréhender la vie, il va rester ou devenir dépendant de la personne aidante. Quelqu’un qui accepte de remettre son propre pouvoir entre les mains d’un « sauveur », manque de fait, d’autonomie. Assisté, il va vivre une dépendance affective qui grandira à mesure qu’il constatera que l’autre a la force qui lui manque et de meilleures solutions à ses problèmes. Il n’y a donc aucune raison que la dépendance cesse. Personnellement, j’ai expérimenté ce phénomène avec ma meilleure amie et mon père durant des années, ceci sans qu’il aient réussi à devenir autonomes. Pourtant, les dernières années, ayant compris les limites du processus, je me contentais de les motiver en leur offrant ma confiance en eux ; en les "coachant". Mais j’avais affaire à deux victimes avec un fonctionnement de victime et rien de ce que je pouvais faire de l’extérieur n’allait le changer. C’est normal puisque j’avais un fonctionnement de sauveur et que la relation fut instaurée de cette manière! Ces personnes ont besoin d’avoir envie d’aller mieux d’elles-mêmes, et le déclencheur réside plus probablement dans le fait de retrouver confiance, de recevoir de l’amour et de la reconnaissance, non pas de l’aide. Ceci a été suivi d’un autre phénomène (la vie est complexe mais si passionnante!) ; mon besoin et donc mon sentiment de pouvoir aider s’est retourné contre moi en se transformant en charge, car si « mes aidés » restaient malheureux, cela relevait de ma responsabilité et ils me l’ont fait sentir. Reconnaître mon impuissance fut finalement, ce que j’avais de plus dur à accepter. Arrivée là,  c’est l’humilité qui m’a permise de redonner les droits à ceux à qui ils appartenaient. Ils n’en ont toujours rien fait, mais qui suis-je pour vouloir changer leur destin… On ne peut aider quelqu’un qui ne veut pas s’aider soi-même. Donc donner un coup de pouce, c’est bien tout ce que l’on peut faire, le destin de la personne, qu’on l’aime très fort ou non, lui appartient.

 

 

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Si le sauvé ne l’est pas vraiment,
alors le sauveur ne sauve pas vraiment non plus?!

 

Hé non! Et cela peut durer une vie ou de nombreuses années, l’issue étant de reconnaître à un moment donné, l’impasse de la relation. Le « sauveur » (parfois vu comme la bonne-poire) se lasse avant le « sauvé ». Après des années d’investissement et d’énergie dépensée, on peut entendre de sa bouche : « toujours les mêmes pour faire du bénévolat,  même pas un merci, je n’ai jamais eu d’aide en retour ». La colère et la déception peuvent sournoisement s’être installée. Le profond sentiment d’injustice qui anime le sauveur et son impression de n’être pas reconnu de manière juste, refont surface en le désignant directement comme victime ; c’est le moment où il réalise qu’il aurait aimé qu’on lui apporte ce qu’il a donné aux autres. C’est le début de sa libération… Le « sauvé », quand à lui, en plus d’être dans un certain confort car il n’a plus la charge de son destin, ne dépense pas d’énergie. Il peut très bien considérer que c’est un juste retour si lui-même a aidé les autres par le passé. Mais là, on tourne autour du pot puisque nous n’avons qu’une seule personne à aider, nous-même. On voit que chacun y trouve son compte, pourtant cette relation révèle .de gros manques affectifs, blessures, et évitements de travailler sur soi. C’est donc une équipe perdante, un duo d’interdépendance, qui mérite toute notre attention.
Je souhaite de tout mon cœur aux « sauveurs » de s’aider eux-mêmes et de faire du bien en étant juste heureux et à tous les « sauvés » de voir qu’ils ont le pouvoir de se sauver eux-mêmes

juste le titre dessiné
Lia DELANDE
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